
Que sont les gaz à effet de serre ?
Les gaz à effet de serre (GES) sont les gaz qui absorbent le rayonnement solaire réfléchi par la surface de la Terre et le retiennent dans l’atmosphère. L’effet de serre est le processus par lequel la chaleur (rayonnement infrarouge) de la lumière solaire réfléchie est piégée - sans cela, la Terre serait beaucoup plus froide qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Les émissions de GES, qui sont causées par les activités humaines et constituent le principal facteur du changement climatique, intensifient l’effet de serre. L’Accord de Paris est une étape importante dans la lutte contre le changement climatique, car il s’agit d’un traité international qui fixe des objectifs juridiquement contraignants de réduction des émissions pour tous les pays. L’objectif est de limiter idéalement l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels et d’atteindre le net zero d’ici 2050.
Types de gaz à effet de serre
Dioxyde de carbone (CO2)Le dioxyde de carbone représente près des trois quarts des émissions mondiales. Il persiste dans l’atmosphère pendant des centaines d’années en moyenne et est produit par la combustion de combustibles fossiles et d’autres matières organiques. Le CO2 est émis dans presque tous les secteurs économiques et toutes les industries et le terme « carbone » est souvent utilisé pour expliquer de nombreux termes liés aux émissions, tels que neutre en carbone et empreinte carbone. | ![]() |
En raison de sa prévalence, le CO2 est la norme par laquelle les autres émissions de GES sont mesurées. Le potentiel de réchauffement global (PRG) mesure l’énergie d’émission d’une tonne de gaz par rapport à une tonne de CO2 sur 100 ans. Plus le PRG est élevé, plus il réchauffe la Terre par rapport au CO2 sur une période donnée. La masse mesurée à partir d’un gaz à l’aide du PRG fournit un équivalent en dioxyde de carbone (CO2e), qui crée un standard pour mesurer l’impact de tous les polluants atmosphériques ainsi que pour calculer les empreintes carbones.
![]() | Méthane (CH4)Le méthane, principal composant du gaz naturel, est émis par les décharges, les industries du gaz naturel et du pétrole, ainsi que par les activités agricoles. Il est très différent du CO2 en ce qu’il ne dure qu’une dizaine d’années dans l’atmosphère, mais a un PRG 28 fois plus élevé sur une période de 100 ans. Le méthane représente 21 % des GES mondiaux. |
Protoxyde d’azote (N2O)
Le protoxyde d’azote, qui représente environ 4,8 % des émissions de GES, est 264 fois plus puissant que le CO2 sur une période de 100 ans et survit un peu plus d’un siècle dans l’atmosphère. Il provient principalement de l’agriculture et de l’élevage en tant qu’engrais et de la mise en décharge des déchets, mais il est populairement connu sous le nom de gaz hilarant pour ses effets anesthésiants.
Gaz fluorés (gaz F)
Les gaz fluorés sont un groupe de gaz contenant du fluor. Ces composés ont un PRG jusqu’à des dizaines de milliers de fois supérieur à celui du CO2 et sont réglementés depuis le Protocole de Montréal en raison de leur appauvrissement de la couche d’ozone. Bien qu’ils ne représentent que 2,6 % des émissions de GES, les gaz fluorés restent dans l’atmosphère pendant des centaines, voire des milliers d’années. Ils sont principalement utilisés comme réfrigérants, solvants et dans l’industrie manufacturière.
Bien que la vapeur d’eau soit le GES le plus répandu, elle n’est pas suivie de la même manière car elle fluctue continuellement et est trop compliquée à surveiller. Mais l’augmentation de la vapeur d’eau est à la fois une conséquence et une cause du réchauffement climatique, qui est amplifié par les autres GES.
D’où proviennent les GES ?
Réparties par secteurs économiques, voici les activités qui génèrent des émissions dans le monde (GIEC 2022) :
- Production d’électricité et de chaleur (34 %) : combustion de combustibles fossiles pour l’électricité et le chauffage
- Industrie (24 %) : combustion de combustibles fossiles dans les installations industrielles pour l’énergie ainsi que les émissions provenant des processus de transformation (chimique, minéral, etc.) et des activités de gestion des déchets
- Agriculture, sylviculture et autres utilisations des terres (22 %) : cultures et élevage, déforestation
- Transports (15 %) : combustion de combustibles fossiles pour les transports routiers, ferroviaires, aériens et maritimes
- Bâtiments (6 %) : énergie produite sur place et combustion de combustibles pour le chauffage et la cuisine
- Par conséquent, ce sont dans ces domaines que les efforts de réduction doivent être prioritaires.
Réduire les GES par l’atténuation du changement climatique
Le rapport sur l’écart des émissions du Programme des Nations Unies pour l’environnement (2023) appelle tous les pays, en particulier ceux qui ont une plus grande capacité et responsabilité, à adopter des programmes ambitieux de développement à faible émission de carbone à l’échelle sectorielle. L’atténuation du changement climatique doit être un mélange de différentes solutions.
Une étape importante consiste à prendre des mesures en faveur de la décarbonation : remplacer les combustibles fossiles par des énergies renouvelables à tous les niveaux. Les puits de carbone (arbres, océans, sols) absorbent plus de carbone de l’atmosphère qu’ils n’en libèrent, leur préservation permet donc de capter les émissions. Une autre solution consiste à capturer et stocker le carbone, ce qui empêche les émissions de pénétrer dans l’atmosphère à la source en les stockant à long terme dans une formation géologique.
Pour être responsables, les entreprises doivent suivre les directives et les principes établis par le Greenhouse Gas Protocol, qui a mis en place un cadre mondial pour mesurer et gérer les émissions. Il se distingue par la classification des émissions en trois catégories :
- Scope 1 : émissions de GES provenant directement d’une entreprise
- Scope 2 : émissions provenant de la production d’électricité, de chaleur, de vapeur et de refroidissement achetée par une entreprise
- Scope 3 : émissions indirectes des activités d’une entreprise sur lesquelles elle n’a pas de contrôle, en amont comme en aval
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