Perspectives 2024 : il est temps pour les entreprises d'être plus ambitieuses en matière de protection climatique

22 Février 2024

L’année 2023 a été marquée par des évolutions significatives en matière d’action climatique, avec des avancées sur plusieurs initiatives majeures. Il s’agit notamment de la directive relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD), de la directive sur les allégations environnementales, du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) et de bien d’autres encore. Certaines de ces nouvelles réglementations et lignes directrices font pour la première fois de l’action climatique un élément obligatoire des activités et des rapports des entreprises. Il s’agit d’une avancée prometteuse, mais comme l’indique clairement le rapport de synthèse du premier bilan mondial de la CCNUCC, nous avons besoin d’objectifs et de mesures encore plus ambitieux pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.


Outre les exigences obligatoires, de nouvelles approches de l’action climatique volontaire voient le jour, et l’action climatique des entreprises fait de plus en plus partie du débat mondial. La COP28 a prouvé que les gouvernements peuvent apprendre des entreprises, en mettant l’accent sur le marché volontaire du carbone. Les entreprises peuvent montrer l’exemple en adoptant les énergies renouvelables, en impliquant leurs fournisseurs dans la réduction de leurs émissions et en finançant des projets climatiques au-delà de leur propre chaîne de valeur.


Vous trouverez ci-dessous plusieurs sujets relatifs à l’action climatique que les entreprises devraient garder à l’esprit en 2024.


1.    Se préparer à la CSRD et à d’autres réglementations 

En 2024, la réglementation jouera un rôle plus important pour stimuler les activités des entreprises en matière de développement durable. Davantage d’entreprises seront tenues responsables de l’impact de leur chaîne de valeur. Au sein de l’UE en particulier, de nouveaux cadres réglementaires commencent à influencer la manière dont les entreprises planifient, gèrent et communiquent sur leurs activités liées au développement durable, ainsi que la manière dont elles s’engagent avec les parties prenantes concernées.
Avec la CSRD et la proposition de directive sur les allégations environnementales, l’UE exige une communication transparente sur le développement durable. La prochaine directive sur le Devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (CSDD) obligera les entreprises à tenir compte des incidences sur l’environnement et les droits de l’homme tout au long de leur chaîne de valeur. En outre, la CSDD s’intéresse aux émissions de GES intégrées dans les matières premières et les produits importés, ce qui pousse les entreprises à faire la lumière sur les émissions en amont de la chaîne de valeur.
En 2024, les entreprises doivent être informées des réglementations et standards actuels et à venir en matière d’action climatique. En ce qui concerne les rapports, l’UE met l’accent sur la transparence et la comparabilité des informations relatives au développement durable entre les entreprises, les chaînes de valeur et les produits. Pour répondre à ces exigences croissantes, les entreprises doivent renforcer leur expertise interne ou faire appel à des experts externes.


2.    Étendre les ambitions de votre entreprise au-delà de la chaîne de valeur

L’initiative Science-Based Targets (SBTi) invite les entreprises à se fixer des objectifs ambitieux en matière d’action climatique, fondés sur les données scientifiques les plus récentes. Cependant, toutes les émissions ne peuvent être évitées, c’est pourquoi l’initiative SBTi recommande aux entreprises de consacrer une partie de leur budget à l’atténuation au-delà de la chaîne de valeur (BVCM). Il s’agit d’un mécanisme qui permet aux entreprises de consacrer des ressources à la réduction des émissions au-delà de leurs activités immédiates. 
Outre la pratique désormais courante qui consiste à mettre sur un pied d’égalité le montant du financement des projets climatiques et l’empreinte carbone de l’entreprise, de nouvelles approches sont à l’étude. Il s’agit notamment de déterminer la contribution aux projets climatiques par le biais d’un prix interne du carbone ou d’un pourcentage fixe des bénéfices ou des revenus. Cette stratégie offre aux entreprises une boîte à outils polyvalente pour intégrer l’action climatique de manière transparente dans leurs cadres financiers et opérationnels. 


3.    Garder la transparence à l’esprit 

Avec la demande croissante des consommateurs pour des informations sur les mesures de durabilité des entreprises, et avec les exigences de reporting à venir telles que la CSRD, la communication sur la stratégie bas carbone devient une partie essentielle du reporting pour de plus en plus d’entreprises.
Il est donc particulièrement important que les entreprises communiquent de manière transparente sur leur action climatique. Des « déclarations environnementales » vagues et trompeuses telles que « respectueux de l’environnement » ou « durable » conduisent souvent à des soupçons de greenwashing, car il peut être difficile de déterminer les mesures ou les paramètres réels qui se cachent derrière ces déclarations. Pour protéger les consommateurs et les entreprises du greenwashing, la Commission européenne a adopté l’année dernière la proposition d’une nouvelle directive sur les allégations environnementales. Une fois que cette directive sera entrée en vigueur, des règles strictes s’appliqueront à la justification de toute allégation environnementale faite dans les communications des entreprises destinées à leurs clients.
Bien que la directive sur les allégations environnementales ne soit pas encore applicable, les entreprises devraient déjà être aussi transparentes que possible lorsqu’elles font des allégations sur leur impact en matière d’action climatique. Il sera d’autant plus important de se référer aux faits, d’aborder les vérités désagréables et de séparer les déclarations publicitaires de la communication sur l’action climatique afin d’éviter les allégations de greenwashing à l’avenir.
La transparence sera également un sujet majeur pour le marché volontaire du carbone (VCM) cette année. De nouveaux progrès ont été réalisés au cours de la COP28 pour renforcer l’intégrité, plusieurs acteurs clés du marché ayant uni leurs forces, notamment le Conseil d’intégrité du marché volontaire du carbone (ICVCM), le GHG Protocol, le SBTi et l’Initiative sur l’intégrité des marchés volontaires du carbone (VCMI). Ces organisations travailleront ensemble pour créer un cadre d’intégrité normalisé pour le VCM, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis le calcul des émissions, la fixation d’objectifs et la mise en œuvre de mesures de réductions, jusqu’à l’investissement dans des projets climatiques pour l’atténuation au-delà de la chaîne de valeur.

 

4.    Intégrer vos fournisseurs dans votre stratégie de décarbonation 


La décarbonation de la chaîne d’approvisionnement représente un défi de taille pour les entreprises, mais il s’agit d’une étape cruciale sur la voie de l’objectif Net zero. En moyenne, les émissions de la chaîne d’approvisionnement sont 11,4 fois plus élevées que les émissions opérationnelles. Les nouvelles réglementations de l’UE, telles que la CSRD et les standards européens en matière de reporting sur la durabilité (ESRS), exigent des entreprises qu’elles prennent en compte les impacts, les risques et les opportunités liés aux émissions de scope 3. L’évaluation et la réduction des émissions en amont et en aval constituent donc une tâche importante.
Cependant, en raison de la complexité des chaînes d’approvisionnement internationales, l’évaluation des émissions de scope 3 représente souvent le plus grand obstacle pour les entreprises dans leur action en faveur du climat, et il n’existe pas de conseils sur les meilleures pratiques concernant la gestion et la réduction des émissions de scope 3.
Il est essentiel de s’engager auprès de la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises devraient se familiariser avec les nouvelles possibilités techniques, telles que les solutions logicielles, afin d’impliquer leurs fournisseurs dès que possible.


5.    Se tenir au courant du guide Land Sector and Removals du GHG Protocol


Le GHG Protocol publiera bientôt son guide Land Sector and Removals. Ce nouveau standard représente une avancée significative dans la quantification et la déclaration des émissions et des absorptions de carbone liées aux terres. Il s’adresse aux entreprises qui participent à des activités liées à la terre dans le cadre de leurs opérations et de leurs chaînes de valeur, en particulier dans des secteurs tels que l’alimentation, les boissons, l’imprimerie, le papier et l’emballage.
Après avoir fait l’objet d’une consultation des parties prenantes et de tests pilotes, le protocole final devrait être publié d’ici la fin du deuxième trimestre 2024. Au-delà de son importance pour la sensibilisation aux impacts de l’utilisation des terres sur le climat, ce guide revêt une importance cruciale pour le reporting, en fournissant les données de base nécessaires à la définition d’objectifs Net zero en accord avec le SBTi.
Les entreprises qui s’engagent dans cette voie auront une meilleure compréhension de leur impact sur le climat, identifieront les points chauds et mettront le doigt sur les domaines dans lesquels il est possible d’agir.
Les entreprises doivent prendre leurs responsabilités en matière d’action climatique 
Les entreprises peuvent contribuer de manière significative à la réduction des émissions mondiales. Reconnaître leur responsabilité en matière d’action climatique est la première étape clé. Il appartient ensuite aux entreprises, avec le soutien des gouvernements et des organisations, de s’impliquer, de fixer des objectifs ambitieux en matière d’action climatique et de les mettre en œuvre. Il n’existe pas d’engagement excessif en faveur de l’action climatique.
Nous pouvons vous aider à promouvoir l’action climatique dans votre entreprise. Prenez contact avec nous dès aujourd’hui ! 

 

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